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.AGENT et après ? La nouvelle frontière des extensions birégistrales

Avec le lancement de .AGENT, Unstoppable Domains accélère une stratégie désormais assumée : créer aujourd’hui des identités Web3 qui pourraient devenir demain de véritables extensions du DNS. À l’approche du cycle ICANN 2026, cette nouvelle vague de cryptoTLDs (.AGENT, mais aussi .ROBOT, .SECRET) bouscule les réflexes acquis par les spécialistes de la protection des marques en ligne. L’antériorité d’un nom de domaine blockchain change la donne et pose une question qui doit être considérée comme incontournable : faut-il dors-et-déjà sécuriser vos identifiants avant qu’ils ne deviennent inaccessibles, y compris via des outils privés comme GlobalBlock ?

Un lancement stratégique dans l’univers Web3. Unstoppable Domains poursuit son expansion et ajoute une nouvelle pièce à son portefeuille de cryptoTLDs avec le lancement de .AGENT, présenté comme le domaine de référence pour les systèmes d’agents autonomes[1]. Par ailleurs, il n’est pas inutile de préciser que cette annonce s’inscrit dans un contexte où les s’installent dans les entreprises, ce qui donne au .AGENT une identité immédiatement attractive.

Une intention claire : viser le cycle ICANN 2026. Dans une stratégie désormais familière, Unstoppable Domains accompagne ce lancement d’une déclaration d’intention : candidater au prochain cycle ICANN prévu en 2026 afin d’obtenir une version DNS de .AGENT. À ce jour, l’extension n’existe que sur la blockchain, et la base IANA ne répertorie aucun .AGENT dans la zone racine. Seule l’extension .AGENCY, déléguée depuis 2014, est actuellement active dans le DNS traditionnel. Si la candidature de .AGENT était retenue par l’ICANN, l’extension deviendrait un TLD hybride, simultanément opérable sur la blockchain et dans le DNS, ce qui peut soulever des interrogations sur le terrain de la protection des marques.

Un mouvement d’ampleur. En effet, le .AGENT ne se présente pas comme une exception. Selon la stratégie de Unstoppable Domains, plusieurs cryptoTLDs pourraient être présentés au cycle ICANN 2026, parmi lesquels .AGENT, .ROBOT, .SECRET, .DREAM, .NEXUS, .POLYGON, .X, .WALLET, .CRYPTO, .NFT et .DAO. Le phénomène ne relève donc plus de la simple expérimentation, mais d’une stratégie visant à propulser dans le DNS des extensions initialement créées sur des blockchains.

L’antériorité Web3, un défi inédit pour les marques. Cette antériorité des cryptoTLDs sur les nouveaux gTLDs (ceux à venir en 2026) blockchain doit appeler à la vigilance. Les mécanismes de protection propres à l’écosystème ICANN (sunrise periods, TradeMark Clearing House ou « TMCH », Claims), n’existent pas dans les systèmes fondés sur des blockchains. En outre, lorsqu’une extension initialement blockchain (.AGENT ou autres) entrera dans le DNS, il n’est pas certain que ces mécanismes de protection « icanniens » s’appliquent de manière rétroactive. Une marque pourrait ainsi se retrouver dans une situation paradoxale : ne pas pouvoir obtenir marque.agent dans le DNS non pas en raison d’un droit antérieur, mais parce qu’un tiers l’aura enregistré beaucoup plus tôt dans un espace blockchain. Voilà une question à laquelle il conviendra d’apporter des solutions.

Unstoppable Domains et GlobalBlock. Il existe toutefois une solution pour les propriétaires de marques : Unstoppable Domains est membre de la coalition GlobalBlock, un dispositif privé de blocage permettant d’empêcher l’enregistrement de noms de domaine identiques à des marques protégées (marque.tld) dans plusieurs centaines d’extensions DNS et un ensemble croissant d’extensions de cryptoTLDs. Par ailleurs, la version étendue du service, GlobalBlock+, permet de bloquer les tentatives d’enregistrement de noms de domaine consistant en des variations orthographiques et typographiques de la marque (mraque.tld). Ces mécanismes offrent un moyen de prévention efficace, mais uniquement pour les propriétaires de marque qui le mettent en place. Enfin, il est important de souligner que GlobalBlock et GlobalBlock+ ne suppriment pas les enregistrements préexistants.

Un dilemme stratégique : enregistrer maintenant ou attendre ? Ce décalage entre la disponibilité immédiate d’un cryptodomaine tel que marque.agent et l’hypothétique disponibilité future d’un nom de domaine DNS marque.agent place les entreprises devant une question aussi inédite que délicate : faut-il sécuriser immédiatement les identifiants dans les cryptoTLDs susceptibles de devenir des gTLDs, ou miser principalement sur les solutions GlobalBlock ? Pour les marques à forte notoriété ou déjà exposées au cybersquatting Web3, notamment dans les secteurs de la finance, de la technologie ou de l’intelligence artificielle, la problématique n’a rien d’abstrait et les enregistrements s’imposent.

Vers des extensions « birégistrales » : un nouveau paysage. La création du .AGENT, entre autres, illustre l’émergence d’un modèle « birégistral » dans lequel une extension existe simultanément dans deux environnements distincts, l’un fondé sur la blockchain et l’autre régi par les politiques de l’ICANN. Cette dualité impose une vigilance accrue. En effet, les propriétaires de marques doivent désormais surveiller à la fois ce qui se passe dans la zone racine du DNS et ce qui se développe dans des espaces parallèles (dont ceux fondés sur les blockchains) où les enregistrements précèdent souvent toute gouvernance institutionnelle, et où seules des solutions privées comme GlobalBlock peuvent partiellement compenser l’absence de Sunrise ou de TMCH.

IP Twins, un partenaire dans un paysage en mutation. IP Twins propose des solutions adaptées pour anticiper les risques, sécuriser les identifiants sensibles et construire des stratégies de protection cohérentes dans les environnements DNS et Web3, y compris via des dispositifs de blocage comme GlobalBlock lorsque cela est pertinent. Dans un paysage où les règles se dessinent en temps réel, disposer d’une expertise fiable n’est plus un confort : c’est une nécessité.

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Notes

[1] Les agentic systems désignent des systèmes d’intelligence artificielle capables de planifier, raisonner et agir de manière autonome pour accomplir des tâches complexes, souvent en interagissant avec des outils ou d’autres agents.