Le 3 octobre 2024, le Royaume-Uni a procédé à la cession de l’archipel des Chagos à la République de Maurice, qui en revendiquait la souveraineté depuis des décennies.
Si la République de Maurice s’est engagée à garantir la présence d’une base militaire Britannique (louée aux Etats-Unis) sur l’atoll Diego Garcia, on peut s’interroger sur le devenir du ccTLD .io, qui correspond aux Territoires Britanniques de l’Ocean Indien (BIOT).
Si le .io ne concerne qu’un tout petit territoire, ce ccTLD a rencontré un certain succès, notamment auprès de startups, pour sa ressemblance avec le sigle I/O (Input/Output). Le ccTLD .io figure dans le top 50 des ccTLDs comptant le plus de réservations de noms de domaine en 2024, avec plus d’1,6 million de noms de domaine réservés.
L’attribution des ccTLDs sont basés sur la liste ISO 3166-1 alpha-2. Tant que le IO demeure dans la liste, il n’y a aucune raison de craindre une disparition pure et simple du ccTLD .io. Dorénavant, c’est la République de Maurice qui semble avoir les cartes en main vis-à-vis du IO : le territoire concerné va-t-il être absorbé par Maurice ou va-t-il conserver un un statut de territoire distinct qui permettrait le maintien du IO dans la liste ISO 3166-1 alpha-2 ?
Par le passé, certains ccTLDs ont pu disparaitre -suite à une période de transition- après la disparition des territoires concernés de la liste ISO 3166-1 alpha-2. ON peut citer le .yu (Yougoslavie), .zr (Zaïre), .an (Antilles Néerlandaises) et .tp (Timor Portugais). A l’inverse, le précédent du .su, toujours actif plus de 30 ans après la disparition de l’Union Soviétique, vient également à l’esprit.
Une disparition pure et simple du .io serait étonnante compte tenu du succès de ce ccTLD, spécifiquement dû aux lettres .io. Les plus d’1,6 million de noms de domaine réservés en .io devraient amener les autorités et acteurs concernés à pérenniser le ccTLD au sein du DNS.
Il n’est toutefois pas déraisonnable d’anticiper une volonté de la République de Maurice de reprendre la main sur le .io dans un futur proche.
A ce stade, le site du registre du .io reste silencieux au sujet de la cession de l’archipel des Chagos. Il est toutefois possible que la situation change dans les mois à venir. Le traité en voie de ratification entre le Royaume-Uni et la République de Maurice pourrait contenir des réponses sur le futur du .io.
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